L’administration centrafricaine a été affectée par les guerres à répétition qui sont à la base du disfonctionnement de l’Etat aujourd’hui ; étant donné que l’Administration joue un rôle moteur dans la réussite du développement du pays. Ce dysfonctionnement se caractérise par une organisation sans rigueur, des procédures de coordination insuffisamment définies et installées, le manque de planification tournée vers la vision nationale et les missions sectorielles qui y ont trait. Le manque de coordination est aggravé par une excessive centralisation des processus de décision et au niveau de Bangui, la Capitale, laissant les régions dans une situation précaire, sans ressources, sans capacité du système administratif. Ce manque de capacité est aggravé par un saucissonnement des structures et ministères et des projets gérés en dehors de leurs tutelles ministérielles ; ce qui alourdit à son tour les processus de décision. Ce développement de forces centrifuges a lui-même pour conséquence évidente d'affaiblir encore le système étatique dans cet environnement d’amenuisement des ressources de l’Etat. Il faut dire aussi que sans ressources financières suffisantes, les salaires deviennent dérisoires et cela est dommageable pour la Fonction publique centrafricaine. En effet, les Fonctionnaires et Agents de l’Etat (dits « FAE ») bénéficient de revenus trop faibles et par voie de conséquence, le Service public n’est plus attractif et donc le capital humain en pâtit. Après le rétablissement des institutions démocratiques en 2016, le Gouvernement de la République Centrafricaine (RCA) s’est lancé dans la reconstruction de l’Etat qui doit impérativement passer par le rétablissement d’une administration viable et au service de la population. C’est dans ce cadre que s’inscrit le Plan National de Réforme Administrative (PNRA). Pour rétablir la capacité de l’Etat, le Plan National de Réforme de l'Administration (PNRA) tient compte de ses forces, ses acquis via le document stratégique de cadrage de la réforme administrative en RCA du Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative (MFPRA), du schéma directeur du système d’information du MFPRA et développe sa stratégie de réforme suivant les axes suivants :
- Le premier axe concerne les mutations structurelles organisationnelles.
- Le deuxième axe se base sur des mutations structurelles managériales.
- Le troisième axe parle des mutations structurelles numériques.
- Le quatrième axe concerne les mutations structurelles éthiques.
Au niveau de cet axe, le cadrage stratégique de la réforme initiée par le MFPRA s’oriente dans la révision des normes structurelles, fonctionnelles et administratives, tant au niveau central que local pour une mise en place efficace et performante des politiques publiques et délivrer des services de qualité aux citoyens. Dans ce cadre, une rationalisation de l’organisation de l’Etat, une coordination gouvernementale renforcée et basée sur une communication institutionnelle standardisée de l’Etat exige la révision de certains outils et textes pour les moderniser et /ou les modifier suivant les orientations de procédures et de contrôle modernes.
Il s’agit ici de la gestion efficace et normative des Ressources humaines et le développement du Capital humain ; autrement dit, il s’agit de la restauration des principes de gestion des agents publics. La performance de l'administration centrafricaine se trouve désormais au service des citoyens. Des conditions d’amélioration rapide des performances de l'administration centrafricaine doivent être mises en place. Dans ce cas, la systématisation de la Planification stratégique nationale et sectorielle assortie d’une Politique et d’un Guide de Gestion des Performances pour les Fonctionnaires et Agents de l’Etat devient un impératif. Le Gouvernement pourra se doter d’un bureau d’Etudes stratégiques de Développement institutionnel (BESDI) qui pourrait faire le suivi et l’évaluation des performances des Institutions de l’Etat, en tant qu’Organe de la Superstructure avec des directeurs de performances sectorielles, mais aussi, pour d’autres orientations stratégiques, surtout dans des domaines porteurs de croissance et de cohésion sociale.
En effet, la dématérialisation de la chaîne de traitement de la carrière et la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat, au niveau central, d’abord, et par la suite, au niveau déconcentré, décentralisé et au niveau des collectivités locales, non seulement permettra de connaître les hommes mais aussi, permettra de maîtriser et optimiser la masse salariale. La dématérialisation/digitalisation devra être généralisée car l’Administration publique est un tout cohérent, allant de la chaîne des finances publiques par un système intégré des finances publiques pour un contrôle efficace des ressources de l’Etat et de la masse salariale, mais aussi, pour la simplification administrative profitable aux citoyens, surtout vivant loin de Bangui.
En effet, toutes les réformes dans l’administration centrafricaine ne pourraient réussir sans inculquer les valeurs éthiques et déontologiques aux fonctionnaires centrafricains. La gouvernance administrative et la redevabilité à l’égard du citoyen doivent être leur guide dans leur travail quotidien. A cet effet, une stratégie de gouvernance administrative comprenant, entre autres, un code d’éthique et de déontologie, faciliterait un bon suivi sur une période de trois à quatre ans. Les ateliers organisés conjointement par le Conseil Permanent de la Réforme de l’Administration Centrafricaine (CPRAC) et le MFPRA ont permis de dégager un certain nombre d’objectifs, pour la plupart repris dans les orientations du MFPRA et qui guident un relevé d’actions prioritaires par rapport à ces objectifs. Le Ministère choisira parmi les actions proposées, d’une manière sélective, par priorité et disponibilité des fonds, les projets de Gouvernance administrative et de l’Ethique au Travail.
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